Lundi, 6h10.
Le soleil se lève doucement sur la commune de Bandalungwa. Depuis ma chambre, je perçois les bruits familiers de la ville : les écoliers se hâtent vers l’école, les vendeurs préparent leurs étals, et les éboueurs s’affairent. Je me prépare à affronter cette nouvelle journée.
Je suis Joël Kalonji Kataku, étudiant en dernière année d'économie monétaire.
Ce matin, ma priorité est claire : me rendre à la banque pour régler mes frais d'inscription pour la nouvelle année. À mon arrivée, je découvre un guichet saturé de monde. Je me retrouve face à un dilemme : rester dans la file d'attente ou reporter ce paiement à un autre jour pour ne pas rater mon cours d'économie. Cette situation n’est pas unique ; elle est le quotidien de milliers de jeunes comme moi.
C'est à ce moment-là que je me mets à imaginer. Et si, un jour, nous n’étions plus contraints de nous rendre au guichet d’une banque à 6h00 du matin ? Et si les transactions se faisaient en un clic, à tout moment de la journée ? Et si nous pouvions gérer nos finances sans jamais avoir à faire la queue ? À quoi ressemblerait un monde où l'accessibilité et la simplicité financière seraient à portée de tous, partout et instantanément ?
Du rêve à la réalité
Je me souviens encore des difficultés rencontrées par mes parents pour accéder aux services financiers. À leur époque, les banques étaient souvent hors de portée, et l’argent liquide régnait en maître, exposant les familles à de nombreux risques.
Aujourd’hui, je suis émerveillé de voir comment la technologie transforme notre quotidien, et particulièrement celui de mon pays. La République Démocratique du Congo vit une véritable révolution financière, portée par l’essor des Fintech. Ces innovations répondent aux mêmes défis que ceux rencontrés par mes parents, en réduisant considérablement le fossé d’inclusion financière.
En effet, ces startups révolutionnent l’accès aux services financiers, en proposant des plateformes intégrant des services bancaires et de paiement, atteignant des millions de Congolais autrefois exclus de ces systèmes. Les Fintech optimisent l'efficacité en automatisant des processus jadis manuels, réduisant les coûts et accélérant les transactions. Leur émergence redéfinit le paysage financier traditionnel, avec de nouveaux modèles économiques et des services innovants qui bouleversent les pratiques des institutions financières classiques. Ces transformations promettent un avenir où la gestion des finances sera simple et accessible à tous.
Je me rappelle encore de mon premier paiement mobile, une expérience qui m’a véritablement marqué. La simplicité et la rapidité avec lesquelles j’ai pu effectuer une transaction en quelques secondes m’ont frappé. Cela représente, pour moi, le symbole même de cette révolution technologique qui me passionne tant aujourd’hui. Cependant, malgré ces avancées, le taux de bancarisation reste aujourd’hui d’environ 10 %, et l’accès aux services financiers traditionnels demeure limité. Même si j’ai le sentiment que mon rêve est à portée de main, je me pose encore une question : que pourrions-nous faire de plus ?
Il est vrai que le développement des Fintech en RDC n’en est qu’à ses balbutiements. Des défis majeurs subsistent, tels que l’accès limité à Internet et à l’électricité dans les zones rurales, l’éducation financière de la population, ainsi que la nécessité d’un cadre réglementaire adapté. Mais je reste convaincu que, avec de l'innovation et de la persévérance, ces obstacles peuvent être surmontés.
Un avenir prometteur
Il est 18h, et après une journée bien remplie, je me dirige vers chez moi, le cœur léger. En marchant, je repense aux échanges inspirants que j’ai eu au cours de la journée sur l'avenir des Fintech en RDC, et je réalise à quel point les temps ont changé.
Aujourd'hui, nous avons l'opportunité de bâtir un système financier inclusif et accessible pour tous les Congolais. En regardant autour de moi, je me sens plein d’espoir, sachant que notre génération est prête à relever les défis et à saisir les opportunités qui s’offrent à nous. Une révolution Fintech est en marche en RDC. C'est le moment d'agir, et je suis prêt à en faire partie.
